Guinée : l’UNFPA célèbre la Journée Internationale de la Population sous le sceau de la riposte contre la COVID-19

Le 29 juillet dernier, la Guinée à travers le ministère du plan et du développement économique en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), à l’instar d’autres pays du monde, a célébré la Journée Internationale de la Population sur le thème« Stop COVID 19 : comment protéger la santé et les droits des femmes et filles ». L’occasion a permis de mettre en exergue les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles en cette période difficile de COVID-19.
Le mois de juillet étant réservé aux populations, l’UNFPA aux côtés du ministère du plan et du développement économique, des activités ont été réalisées tout au long du mois sur l’ensemble du territoire national. Parmi celles-ci, on peut citer la conférence de presse à la maison de la presse de Kipé, une visio-conférence avec les membres du gouvernement et les responsables du système des Nations Unies en Guinée et la remise de kits sanitaires dans le cadre de la riposte contre la COVID-19 dans deux quartiers pilotes de Conakry assorties des campagnes d’information et de sensibilisation des populations.
Toutes ces activités notamment celles liées à la sensibilisation, font ressortir la nécessité absolue de protéger la santé, les droits sexuels et reproductifs des filles et femmes tout en s’employant à éradiquer le fléau « des violences basées sur le genre », les mutilations génitale féminines notamment l’excision, fait remarquer une note transmise à notre rédaction par l’UNFPA.
Dans sa déclaration à l’occasion de la journée internationale de la population, Dr Natalia Kanem, Directrice Exécutive de l’UNFPA a souligné que« l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit ; les pandémies ne font cesser, ni les grossesses, ni les naissances et ne justifient en aucun cas les atteintes aux droits fondamentaux. Ensemble, ralentissons la propagation de la COVID-19 et protégeons dès à présent la santé et les droits des femmes et des filles ! La crise de la COVID-19 a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier. Mais tout le monde n’est pas touché de la même manière et, comme nous le constatons si souvent, ce sont les femmes et les filles qui tendent à souffrir le plus », a-t-elle dit.
En effet, en dépit des progrès sensibles enregistrés en matière de la santé sexuelle et reproductive, la Guinée reste un pays où, beaucoup reste à faire. Les statistiques fournies par la Direction Nationale de la Population et du Développement transmises par l’UNFPA, indiquent que le taux de prévalence contraceptive est passée de 3% en 1992 à 11 % en 2018; (ii) les besoins non satisfaits en matière de planification familiale est de 22%, contre une moyenne de 52% en Afrique. (iii) le taux de mortalité maternelle est passé de 926 en 1992 à 550 femmes pour 100 000 naissances vivantes en 2018 contre, moins de 100, prévus par la CIPD (Conférence Internationale pour la Population et le Développement).
Selon ces mêmes sources, le pays est toujours confronté à la recrudescence de plusieurs formes de violences basées sur le genre dont les viols, les mariages et des grossesses précoces. Il enregistre aussi, un taux élevé de « non-maintien » des filles à l’école, sans oublier le fléau des mutilations génitales féminines/excision. En Guinée, les Mutilations Génitales Féminines sont d’une prévalence de 96% alors qu’une étude nationale menée en 2016, révèle que 83% des femmes de 15 à 64 ans ont subi une violence basée sur le genre au cours de leur vie dont 29% de viols.
MohamedNana Bangoura
Publié le 04-08-2020 dans mosaiqueguinee